Extrait du Journal de Laura Palmer
Je n’arrive pas à dormir. Je suis trop excitée… Par où commencer ?
On se promenait avec Donna à Belleville, au-delà de la forêt. Vers 19h, nous sommes passées devant un vieux bâtiment industriel, où un groupe de gens faisaient la queue. Je ne saurais pas l’expliquer, mais quelque chose nous a attiré à l’intérieur de cet étrange endroit.
À l’entrée, une dame très gentille, mais un peu vulgaire, nous a reçu caressant une bûche. On dirait qu’elle berçait son bébé. Ça nous a fait rigoler. Mais le plus étrange nous attendait encore.
Donna n’avait pas très envie, mais j’ai accepté le cocktail qui nous a été offert à l’entrée. Elle a pris un café et un morceau de tarte à la cerise, apparemment ils étaient très bons. Mon cocktail aussi, j’ai appris plus tard que les gens de cet endroit l’appelait Garmonbozia. Ça m’a fait flotter et je me suis laissé entraîner par l’énergie qui parcourait l’endroit.
Une douce voix nous appelait d’une autre salle. On l’a suivi, descendant un escalier couronné par un miroir. Une étrange sensation m’a parcouru, ce n’était pas moi de l’autre côté du miroir…
En bas de l’escalier se trouvait The Bang Bang Bar.
Devant un rideau rouge, une femme blonde chantait des morceaux de musiques populaires. C’était hypnotique.
J’ai pris un deuxième cocktail. Cette fois-ci, Donna a accepté d’en prendre un avec moi. Mais seulement si j’acceptais de manger une galette, histoire d’avoir quelque chose dans l’estomac. Elle agit comme une mère avec moi, la galette était très bonne.
La dame blonde chantait comme un ange. Elle entraînait la foule dans un chant enthousiaste. J’ai appris plus tard qu’elle s’appelait Ivresse et qu’elle n’était une femme que quelques heures par semaine. J’aimerais pouvoir être une autre aussi parfois. Sa robe rouge et sa fleur bleu semblaient vouloir me dire quelque chose, mais quand j’ai essayé d’expliquer ça à Donna, elle m’a dit que je commençais a être bourrée.
C’est vrai que les cocktails s’enchaînaient et la réalité devenait de plus en plus diffuse. Pendant le concert j’ai cru voir les musiciens jouer en pyjama avec des instruments en carton… J’ai aussi cru voir un danseur tourner autour d’elle comme un papillon cherchant à butiner sa fleur.
Les heures passaient et la réalité se distordait de plus en plus. Dans une salle appelée PopRoom, un cheval blanc est passé devant nous. Je le jure, je l’ai vu!
Des écrans TV diffusaient des visages anonymes. J’ai cru voir Bob, mais c’ est impossible… J’étais hypnotisée par ces visages quand un groupe de danseurs est apparu de nulle part. J’étais euphorique!
Donna voulait partir mais il y avait encore deux salles qu’on ne connaissait pas. Dans l’ElectroRoom le feu nous attendait. La lumière clignotait, les corps se collaient les uns contre les autres. C’était sexy, c’était beau.
Il y avait un buste d’un dieu grec posé dans un coin sur la scène. J’avais l’impression qu’il était vivant, j’ai même cru voir que c’était un Gaillard! Je pense que j’avais encore des hallucinations.
Le rideau rouge donnant à la BestialRoom attirait trop mon attention, les gens rentraient là-bas et sortaient remplis de joie. On dirait que la personne qui rentrait n’était pas la même qui sortait. Je divague peut-être.
Donna m’a convaincu de rentrer, mais je ne peux pas arrêter de penser à cet endroit. Quelque chose à changé dans moi après cette visite.
VendrediXXL FIRE DANCE WITH ME…