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Livre de l’été: Une soirée sans eux?

Culture

1 – Un nouveau départ dans la cité des lumières

Après des années d’errance provinciale, j’ai enfin décroché le graal : un job à Paris ! Et pas n’importe où, dans le quartier moderne de la Défense. Pour un gars comme moi, né et élevé dans un bled paumé, cette tour gigantesque qui m’attend est un symbole de réussite, une promesse d’ascension sociale.

Mais qu’est-ce qui me fascine tant dans ces gratte-ciel ? Est-ce leur élégance phallique, leur air de puissance virile ? Ou est-ce simplement l’image qu’ils renvoient du succès, du pouvoir et de l’argent ? Peu importe, je suis conquis.

Mon premier jour dans la tour est un véritable choc culturel. Je me sens minuscule face à ces costumes impeccables et ces conversations en anglais parfait. J’ai l’impression d’être un poisson rouge dans un bocal à requins.

Mais je suis déterminé à réussir. Je vais apprendre les codes, me faire une place dans ce monde impitoyable. Et qui sait, peut-être qu’un jour, j’aurai mon propre bureau avec vue sur tout Paris ?

2 – l’inconnu

Après quelques semaines de travail, parmi la horde de collègues pressés, une silhouette attire mon attention. Un homme châtain, les yeux verts et au sourire ravageur. Il travaille dans la même tour que moi, mais je ne sais pas à quel étage. Les quelques fois où on s’est retrouvé dans le même ascenseur, je m’arrête au 18ème étage, et lui continue. Il porte à chaque fois une chemise dont il laisse les 3 derniers boutons ouverts qui laissent deviner son torse poilu.

Je m’imagine à chaque fois que je le vois, me retrouver seul dans l’ascenseur et l’aborder, mais malheureusement on est toujours trop nombreux. Je le regarde discrètement, lui aussi me regarde furtivement en me faisant un sourire qui illumine ses yeux vert foncé. Il fait mon bonheur pour la journée, chaque matin que je le vois dans l’ascenseur.

Je ne sais pas comment rentrer en contact avec lui, je me suis connecté sur Grindr, Scruff mais je ne le trouve pas. C’est frustrant de le savoir si proche, a quelque mettre au-dessus de moi, et pourtant si loin. Je l’imagine au même emplacement que moi, quelques étages plus haut. En me caressant à travers le pantalon, j’ai l’impression de le caresser. Je sens durcir sa queue à mesure que je l’effleure. Plus je caresse, plus elle durcit jusqu’à tendre la braguette qui commence à s’ouvrir. Je la sens épaisse avec un gland bien dessiné qui commence à humidifier le pantalon.

Le téléphone sonne, j’interrompe mon plan cul par transportation avec l’inconnu de la tour.

3 – Son odeur

Les jours passent, quelques plans culs, des mecs plus ou moins à mon goût, mais à chaque fois, je pense à cet inconnu au-dessus de moi dans la tour.

Jeudi matin, dans le métro bondé, je suis plongé dans les nouvelles du jour sur mon téléphone. Je lève les yeux, un dos familier attire mon attention, un wagon plus loin. Serait-ce l’inconnu de la tour, avec sa chemise impeccable qui moule ses muscles et ses épaules larges ?

A la station suivante, je descends puis remonte précipitamment dans le même wagon. Deux personnes nous séparent. Son bras tendu agrippé à la barre laisse entrevoir ses muscles se contracter au rythme du métro. Une envie irrésistible me saisit : caresser son bras légèrement velu, remonter jusqu’à son biceps pour qu’il se retourne et me gratifie de son beau sourire.

Mais il reste de dos. Je me rapproche de sa nuque fraîchement rasée, imaginant qu’il s’est mis sur son trente-et-un pour une soirée. Je suis juste derrière lui, et je respire intentionnellement sur sa nuque pour lui faire sentir ma présence. Son odeur me semble familière, un parfum frais et légèrement fruité, celui que je sens parfois dans l’ascenseur le matin. Je me rapproche de l’une de ses oreilles, un petit ipod blanc légèrement glisser à l’intérieur. J’ai envie de le lécher, mettre ma langue dans son petit trou, le sentir frémir de désir, descendre sur la partie plus charnue de sa belle oreille avant de toute la mettre en bouche. En me rapprochant, je vois un très léger duvet sur l’oreille, ces petits capteurs qui je sais rendent fou quand on les effleure.

Le métro freine brusquement, il se retourne. Déception : ce n’est pas l’inconnu de la tour. Mais surprise agréable : un homme tout aussi beau, sinon plus, une dizaine d’année de plus, légèrement barbu, avec des yeux d’un noir profond. Nous échangeons un sourire, le métro s’arrête, et il descend à la station avant la mienne.

Une hésitation me traverse l’esprit : descendre avec lui ? Mais la porte se referme, et l’inconnu du métro disparaît. Sur le quai, il se retourne une dernière fois, me lance un sourire énigmatique puis s’éloigne.

Je descend à mon tour, je suis un peu en avance ce matin. Je décide d’attendre 15 minutes pour être pile à 9h devant l’ascenseur et espérer voir arriver mon bel inconnu de la tour.

9h pile, le voilà. Toujours aussi beau, toujours aussi souriant. On rentre ensemble dans l’ascenseur déjà bien plein. Je me mets juste derrière lui, pour respirer son odeur. Je reconnais le même parfum que l’inconnu du métro. Lui aussi s’est fait fraîchement couper les cheveux.

Je suis intrigué par ces petits signes communs entre ces deux inconnus.

Je ne peux pas m’empêcher de le scruter de haut en bas, il porte un jean qui fait ressortir son beau petit cul bombé. J’ai envie de le caresser. Mais on est déjà au 18ème, je descends. En sortant, je me frotte légèrement contre lui pour essayer de garder son odeur en moi. Il me fait un grand sourire. Ma journée commence très bien

4 – Les deux inconnus

Chauffé à blanc par ces deux inconnus, je me décide enfin à prendre mon entrée en prévente pour une soirée gay dont j’ai entendu parlé plusieurs fois en bien depuis que je suis à Paris, VendrediXXL. Je les imagine déjà tous les deux à la soirée. Je suis certain qu’ils y vont, ils se sont fait beaux tous les deux, les cheveux coupés fraîchement pour l’événement.

Il est 18h, le soleil inonde l’esplanade de la Défense d’une douce lumière dorée qui fait scintiller les tours de verre et d’acier, alors que je descends avec mes collègues pour l’afterwork tant attendu du jeudi. La musique, les rires et les conversations animées créent une ambiance festive et décontractée. Tout le monde savoure ce moment de détente avant le weekend qui approche.

Malgré mon arrivée récente à Paris, je me suis rapidement intégré dans l’équipe, composée majoritairement de femmes. Parmi elles, Camille, une jeune femme de 26 ans à l’esprit vif et impertinent, attire particulièrement mon attention. Ses questions incessantes sur ma vie privée me mettent parfois dans l’embarras, mais son humour et sa personnalité pétillante me font craquer.

Alors que nous sirotons nos verres et refaisons le monde, mon regard est attiré par un groupe de garçons un peu plus loin. Ils semblent tous se connaître et le groupe s’agrandit peu à peu. Je ne peux m’empêcher de les observer en douce.

Camille remarque mon attention portée sur le groupe et me lance un sourire malicieux. “Alors Marc, toujours avec nous ou tu vas rejoindre le troupeau de beaux mâles là-bas ?” Ses paroles me glacent le sang. Vient-elle de faire mon coming-out devant tout le monde ?

Heureusement, l’ambiance festive semble masquer ses propos et seul moi ai entendu sa remarque. Je feins l’incompréhension et lui réponds d’un ton calme : “Non, pourquoi tu dis ça ?”

Camille lève les yeux au ciel et soupire, visiblement agacée par ma réponse vague.

Mon regard se tourne de nouveau vers le groupe de garçons, et en particulier les deux inconnus de ce matin. Une certitude grandit en moi. Je suis presque sûr que mes deux inconnus sont en couple. Leur attitude complice et leurs regards tendres ne laissent aucun doute.

Un sourire timide se dessine sur mes lèvres de voir leur bonheur, mais de la frustration de ne pas pouvoir être parmi eux et d’en profiter.

J’essaie de les oublier et de me concentrer sur le moment présent avec mes collègues, et à la soirée de demain à venir.

5 – Vendredi

Le vendredi arrive enfin, mes inconnus n’étaient pas là ce matin, pourtant j’ai bien pris le même métro que la veille et bien entendu 9h pile pour prendre l’ascenseur. J’essaie déjà de les oublier, de toute façon, ils semblent être en couple.

La journée se passe, je rentre tôt, dès 16h pour me préparer. Sous la douche, je ne peux m’empêcher de penser à mes deux gars du matin, je les imagine se caresser, s’embrasser, se faire durcir et se pénétrer. Mon imagination s’arrête net, je jouis direct.

D’après ce que j’ai compris, la soirée commence tôt, dès 19h. Je suis impatient, je pars de chez moi dès 18h et remonte la rue Ménilmontant à pied pour me perdre un peu dans ce quartier pittoresque connu pour son atmosphère bohème et son côté villageois. Niché sur les hauteurs de Belleville, j’ai l’impression de revenir dans mon village d’enfance.

A mi-chemin, sur une petite place ombragée par de beaux acacias en fleurs, je me mets à rêver, en sentant leur odeur, aux beignets de ces fleurs que me faisaient à la même saison mon grand-père puis ma mère.

Autour de la place, des mecs discutent décontractés en buvant des bières, sûrement leur première du weekend. Je m’arrête à la petite boulangerie qui fait coin, pour manger une chocolatine comme on dit dans le sud-ouest. Je suis conquis par ce quartier, calme, vert, paisible, un vrai petit village en plein Paris,

Je continue ma montée, et enfin j’arrive dans la rue de la Bellevilloise. Je suis un peu en avance, il est 18h50. Je vois un drapeau avec le mot VENDREDIX écrit, c’est bien là.

6 – L’entrée de VendrediXXL

Il y a déjà bien une centaine de personnes qui attendent patiemment. Quelques filles mais surtout des mecs. Tout le monde à l’air impatient de rentrer comme je le suis. Ensuite, je suis accueilli par le videur George qui me souhaite la bienvenue, avec un grand sourire et me dit d’attendre un petit peu avant que la soirée commence. Je vois à l’intérieur que tout le monde s’active pour finir les derniers préparatifs.

19h05, George l’élégant videur habillé d’un magnifique costume s’avance sur le devant de la Bellevilloise et dit: “Bonjour à tous, je vous souhaite la bienvenue, si je ne l’ai pas encore fait. C’est toujours un plaisir pour moi d’accueillir ma soirée préférée VENDREDIX, une fois par mois, et de vous accueillir dans ce magnifique lieu de culture, d’histoire, de fête et de rencontre qu’est la Bellevilloise. On est là pour que vous vous sentiez comme chez vous. Amusez vous !”

Il ouvre les portes.

Un autre personnage apparaît à la fois très viril au dessus de la taille, laissant apparaître son torse velu et plutôt féminin en dessous de la taille, vêtu d’une grande robe en cuir moulante, mais laissant apparaître ses jambes poilues. Lui aussi nous fait un chaleureux accueil. Il me caresse l’épaule, et me dit:

“Bonjour, tu sembles nouveau? Tu vas voir, tu vas adorer. Je vois que tu as pris une prévente à 10€, ce n’était pas la peine, à l’ouverture, l’entrée est gratuite. Je te laisse entre les mains de Kissy Bang Bang qui va t’expliquer”

J’entre, on me tamponne le logo VENDREDIX sur l’intérieur du poignet.

Un nouveau personnage apparaît, je comprends que c’est Kissy Bang Bang.

Tout est gros chez elle: des énormes seins, un cul énorme, des cheveux explosés formant une boule encore plus grosse que son cul. Tout est vulgaire chez elle: un maquillage exagéré, des énormes sourcils, des habits rouges et noirs 2 tailles en dessous laissant ressortir toutes ses rondeurs.

Tout est douceur chez elle: “Bienvenue mon beau, je te laisse aller au vestiaire la haut, et après reviens vite me voir pour que je te montre ton parcours initiatique”

Je monte quatre à quatre marches vers le vestiaire, dépose mon blouson et redescend aussitôt découvrir mon parcours promis.

“Te revoilà enfin, tu sais je m’impatiente vite! Passe par cette porte devant toi pour découvrir le cabinet de curiosités. Des choses bizarres, belles et érotiques t’attendent. Au bout de la salle, on t’offrira un cocktail de bienvenue. Ensuite revient ici me voir, pour descendre par ici et découvrir la suite… A tout à l’heure!”

J’entre dans une pièce, une lumière est tamisée, sur un mur une tête de girafe surplombe la salle. En face, une tête de licorne éclairée par une lumière blanche. J’avance, sur une toile translucide est projeté une vidéo de deux hommes presque nus, de la même hauteur que moi me donnant l’impression qu’ils sont bien réel et juste à côté de moi. Ils s’embrassent, se caressent, l’un met sa main dans le slip de l’autre pour le branler, avant de le mettre tout nu. Il ne bande pas encore, mais je vois que ça ne va pas tarder. Un peu plus loin, dans un grand cadre, des visages apparaissent en train de se regarder à travers un miroir. Les visages changent, je comprends que ce sont des gens de la soirée qui se sont filmés. L’effet crée un sentiment d’intimité, en donnant  l’impression de regarder le sujet dans son propre espace privé.

Je m’avance encore, une exposition de peintures colorées inspirées d’œuvres célèbres mais revisitées avec des personnages de la soirée.

Un peu plus loin, des photos en noir et blanc, très sensuelles de corps prises en gros plan, en mettant à l’honneur une partie du corps. Un pied dans une main, une épaule, deux mains croisées sur un genoux, un sexe, des fesses assises sur le sol.

Je m’approche du bar, à côté d’une estrade surplombée d’un énorme miroir, et des fauteuils de couleurs vives. On m’offre un verre d’un cocktail bien alcoolisé. Les artistes présents m’expliquent ce qu’ils ont voulu faire, comment ils l’ont fait et leur plaisir d’exposer dans cette salle pour cette soirée.

La suite bientôt…